ABSyM Communiqués de presse

  1. L'ABSyM réagit à la reconduction du Ministre de la Santé publique
  2. L’ABSyM soutient le programme de soins périnataux et appelle les médecins à y participer activement
  3. La Cour Constitutionnelle manque l'occasion de défendre les intérêts du patient
ABSyM Communiqués de presse
2025-02-03

1. L'ABSyM réagit à la reconduction du Ministre de la Santé publique

Pour l'ABSyM, la continuité ne doit pas être un objectif en soi.

La reconduction de Frank Vandenbroucke au poste de ministre de la Santé publique assure la continuité de la politique de santé. À une époque où les soins de santé sont confrontés à des défis majeurs tels que le vieillissement de la population, la pression croissante sur les prestataires de soins de santé et le besoin de modernisation, l'expérience et la continuité peuvent constituer un atout important.

Cependant, l'ABSyM insiste sur le fait que la continuité ne doit pas être un objectif en soi. L'efficacité des soins de santé passe avant tout par un véritable dialogue avec tous les partenaires concernés. Les médecins jouent un rôle crucial à cet égard et souhaitent donc être reconnus comme des acteurs essentiels de la nécessaire réforme du paysage des soins de santé.

Une telle réforme ne peut être durable et réussie que si la voix des médecins est entendue et si leur expérience, leur expertise et leur engagement en faveur du bien-être des patients sont pris en compte.

Nous sommes convaincus que l'«ancien» ministre fera preuve d'une ouverture suffisante à une consultation constructive au sein de la «nouvelle» équipe dirigeante. En effet, les médecins doivent être considérés non seulement comme des acteurs de la mise en œuvre mais également comme des partenaires à part entière pour l’avenir des soins de santé.

Notre message au ministre est clair : L'ABSyM continuera à œuvrer en faveur d'un système de soins de santé solide et viable dans lequel l'expertise des médecins est pleinement valorisée. Nous soutenons les réformes qui améliorent la qualité et l'accessibilité des soins, tout en respectant les médecins et leur contribution essentielle aux soins de santé.

 

2. L’ABSyM soutient le programme de soins périnataux et appelle les médecins à y participer activement

Le "programme interfédéral de soins périnataux" vise à détecter précocement les femmes enceintes vulnérables grâce à l'outil de dépistage Born-in-Belgium et à les accompagner tout au long des 1000 premiers jours de vie de leur enfant. Cette initiative contribue au bien-être maternel et familial et vise à améliorer de manière significative les premières années de vie de l'enfant. Le programme est parfaitement conforme aux recommandations de l'Académie belge de pédiatrie dans son Plan pour l'enfant de mars 2024.

L'Association Belge des Syndicats médicaux (ABSyM) soutient ce projet et lance un appel aux médecins pour qu'ils fassent inscrire - pour les postes vacants - des coachs de soins ou des coordinateurs de soins et de bien-être motivés, compétents et engagés. Ces coordinateurs sont le point de contact et de référence permanent pendant les 1000 jours, tant pour la femme enceinte que pour l'équipe de soins et d'assistance. Le coordinateur des soins et du bien-être est la personne de contact confidentielle pour la famille. Il/elle veille à ce que les besoins identifiés soient satisfaits et à ce que la femme ait un accès effectif à des soins et à un soutien appropriés.

L’ABSyM considère cette initiative comme une étape importante dans la lutte contre la pauvreté infantile. En effet, l'impact de la pauvreté sur les jeunes enfants est important et nécessite un soutien structurel et étroit des familles vulnérables. En Flandre, dans le cadre du programme de soins périnataux, cinq projets ont déjà été mis en place et bénéficient d'un financement jusqu'au 30 septembre 2026 pour soutenir les jeunes familles en situation de pauvreté.

Ne pas "parler", mais "agir

Le gouvernement investit d’importantes ressources dans ce projet.  Toutefois, l’ABSyM met en garde contre le risque qu'une (trop) grande partie soit consacrée à l'encadrement plutôt qu'aux soins concrets. C'est pourquoi l’ABSyM préconise une analyse d'impact approfondie. Cela implique d'effectuer au préalable une mesure de référence et d'établir des indicateurs clairs, mesurables et contrôlables. En effet, sans suivi précis et sans évaluation approfondie, le projet risque de devenir une simple opération budgétaire où l'accent est mis davantage sur la sécurisation du budget annuel que sur la réalisation d'objectifs concrets sur le terrain.

L’ABSyM attire également l'attention sur la situation précaire de ces nombreux enfants pauvres en matière de logement, un facteur qui a des répercussions négatives sur leur santé. L’INAMI ne peut pas résoudre ce problème seul, les entités fédérées doivent prendre leurs responsabilités à cet égard.

L’ABSyM appelle donc les médecins à soutenir activement ce projet et à renforcer les soins aux femmes enceintes vulnérables et à leurs enfants.

Appel aux mutualités

Les mutualités peuvent également apporter une aide précieuse. L’ABSyM leur demande de suivre de près les critères d'inclusion et de contribuer activement à la réussite du programme. Plus précisément, l’ABSyM suggère aux mutualités :

  1. De permettre aux mères et aux nouveau-nés vulnérables de bénéficier d'une assurance maladie complémentaire gratuite pendant les deux premières années de leur vie.
  2. De prévoir une intervention pour l'achat de couches et de lait en poudre au cours de cette période.

Ce projet a le potentiel d'améliorer fondamentalement la qualité de vie des mères vulnérables et de leurs enfants. L’ABSyM compte sur un effort conjoint des médecins, des mutualités et des pouvoirs publics pour atteindre cet objectif.

 

3. La Cour Constitutionnelle manque l'occasion de défendre les intérêts du patient

L'Association belge des syndicats médicaux (ABSyM) et la Société belge de radiologie (SBR) ont pris connaissance aujourd'hui de l'arrêt du 6 février 2025 de la Cour constitutionnelle.

Dans cet arrêt, la Cour a statué sur la demande de l'ABSyM et de la SBR d'annuler l'interdiction de facturer des suppléments d'honoraires pour, entre autres, les examens de tomodensitométrie et de résonance magnétique nucléaire chez les patients non hospitalisés, les jours ouvrables entre 8 et 18 heures et/ou en cas d'urgence.

La Cour constitutionnelle a décidé de ne pas annuler cette interdiction. L’ABSyM et la SBR le regrettent vivement. En effet, dans la pratique, cette interdiction entraîne de longs délais d'attente, qui ne cessent d'augmenter.

En raison de cette interdiction, les innovations dans le secteur sont également entravées. Par exemple, investir dans l'IA devient (trop) coûteux et est en outre limité par l’interdiction.
Par ailleurs, cette interdiction ne tient pas compte non plus de l’accord médico-mutuelliste et du libre choix du médecin d’adhérer ou non à l’accord.

Pour l’ABSyM et la SBR, il est incompréhensible que la Cour Constitutionnelle n'ait pas annulé l'interdiction car en fin de compte la plus grande victime, c’est le patient. Il a moins de chances d'être aidé rapidement et ceci est préjudiciable à la santé publique.

 

Dr Johan Blanckaert, Président ABSyM